vendredi 30 mars 2012

Huelga general, 29/03/2012

Annoncée depuis plusieurs semaines, la grève générale du 29 mars en Espagne a tenu ses promesses ! Le pays s'est retrouvé complètement bloqué, tout était fermé, (y compris l'aéroport El Prat et ses 130 vols annulés), les transports en commun au service minimum (2h de fonctionnement le matin et 2h le soir seulement), écoles (y compris la mienne, pourtant privée) fermées, bref tous les secteurs, public comme privé ont suivi le mouvement. Du coup, en se baladant dans les rues en début d'après-midi, Barcelone avait des airs de ville morte, avec la plupart des magasins fermés, comme un dimanche...
mon école, fermée !
En Espagne, le chômage atteint les 23%, chez les -25ans, c'est carrément près de 50% ! le pays a une dette monstrueuse, et si elle ne veut pas suivre le chemin de la Grèce, le gouvernement doit rembourser près de 35 milliards d'€ pour régulariser son économie, comme lui impose l'Europe. La manifestation avait principalement pour but de contester le nouveau projet de réforme du marché de travail, visant à faciliter les licenciements, d'affaiblir le pouvoir des syndicats et surtout de permettre aux employeurs de baisser les salaires. Alors que jusqu'ici les Espagnols avaient plutôt encaissés sans rien dire les différentes mesures d'austérité, celle-ci passe mal, surtout à cause du nouveau 1er ministre, Rajoy, très conservateur. Résultat, près de 70% des Espagnols auraient suivi cette grève, et je me suis donc retrouvée en plein milieu de ce ras le bol général ! On pouvait lire notamment sur des banderoles "Yo a esta crisis no la pago" (c'est pas moi qui vais payer cette crise)
"votre rigueur est notre misère", taggué sur la façade d'un palace 5étoiles (quasiment tout ce qui se rapporte au luxe et à la finance a été attaqué)
le drapeau indépendantiste catalan, même si pour la 1ere fois depuis que je suis ici, je me suis sentie véritablement plus en Espagne qu'en Catalogne, car on a pu apercevoir de nombreux drapeaux républicains, signe que, pour une fois, tout le pays est solidaire face à cette crise...
Mais peu à peu, la situation a vite générée, surtout à cause de bandes de casseurs, et des anarchistes, cachés sous leur capuches et cagoules (ils font peur à voir, quand on les croise !!), et vers 20h, à la tombée de la nuit, la ville si festive d'habitude, ressemblait plus à un pays en guerre ...
on aperçoit ici le drapeau républicain dont je parlais tout à l'heure
une des images les plus frappantes que j'ai vu de cette journée (prise par une personne de ma classe)
en rentrant dans mon quartier, je suis tombée nez à nez avec une bande de casseurs, qui ont renversé et enflammé juste sous mes yeux des dizaines de containers...
au final, je trouve ce pays assez paradoxal car, d'un côté il y avait ces scène de chaos, avec les barcelonais clotrés dans des magasins et restaurants, regardant ébahis ce qu'il se passait, et de l'autre à qql rues à peine de tout cela, d'autres qui mangeaient tranquillement des tapas en terrasse, comme si de rien était !
et nous, au milieu de tout ça !
ce matin, même si la ville était à pied d'oeuvre pour tenter de tout nettoyer et que tout redevienne à la normal, quelques stigmates étaient encore visibles...
une des nombreuses banques attaquées
le Starbuck d'Urquinaona, juste à côté de mon école, un des seuls cafés qui a osé ouvrir ce jour là, ça n'a pas plu aux grévistes (bcp de magasins ouverts ce jour là ont été vandalisés), et surtout les casseurs s'y sont donné à grande joies ...
sur ce site, on trouve un diapo de photos assez marquantes de cette journée http://photos.denverpost.com/mediacenter/2012/03/photos-barcelona-riot-police-clash-demonstrators-strike-spain/32792/#10

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire